Le verre était le matériau le plus versatile que les romains aient connu. Aucune autre substance n’était capable d’imiter avec une telle perfection dans la forme, les couleurs et les dessins, le vaste éventail des autres matériaux. Quand le verre n’est qu’une pâte chaude et molle il peut être allongé, dilaté ou pressé de mille façons en une gamme infiniment plus variée que les métaux. C’est vers le Ier siècle avant J.-C. que l’on prend conscience de l’extraordinaire potentialité du verre grâce à deux éléments innovants: l’utilisation de la canne à souffler et la construction de fours capables d’atteindre des températures suffisantes pour rendre le sable fluide. Cette fluidité presque miraculeuse du matériau quand il est chaud et les possibilités tout simplement illimitées qui permettent, en cueillant le verre au sortir du four, de modeler la forme pendant le soufflage, fascinent encore aujourd’hui, non seulement ceux qui travaillent le verre mais aussi le simple spectateur.
Le soufflage appliqué aux objets d’usage courant s’est affirmé dès la naissance de l’Empire romain quand une longue période de paix a favorisé la diffusion de cette nouvelle technique dans de nombreuses régions. Selon une estimation récente, la production annuelle de verre dans l’Empire au IIe siècle après J.-C. avait dépassé les 100 millions de pièces produites pour une population totale d’environ 54 millions d’habitants.