Les progrès du travail du verre soufflé ont aussi influencé l’architecture et ce, de façon notable. Mais la présence de vitres aux fenêtres dans le monde romain a toujours été un sujet auquel on n’a accordé que peu d’intérêt; le phénomène était considéré comme marginal, un produit de luxe pour quelques rares privilégiés. Or, les premiers voyageurs qui, au XVIIIe et XIXe siècles, se rendirent à Herculanum et à Pompéi découvrirent avec émerveillement une quantité surprenante de vitres aux fenêtres des édifices publics et maisons privées.
Sénèque rapporte, vers la moitié du Ier siècle après J.- C., que les vitres aux fenêtres étaient alors une invention récente. Outre le verre, à la même époque, on utilisait également les plaques transparentes d’un minéral appelé pierre spéculaire (mica) pour sceller les fenêtres de dimensions réduites ou les petites serres où l’on conservait les plantes et les fleurs pendant l’hiver.
Les pièces archéologiques présentées dans cette exposition confirment, de façon surprenante, le témoignage des auteurs antiques. Il est cependant difficile de concevoir l’immense progrès qu’a dû représenter l’introduction de panneaux vitrés dans les maisons privées. Il faut, en fait, imaginer l’homme romain à l’abri derrière une vitre, observant le paysage battu par la pluie et le vent. C’est un phénomène nouveau, d’une importance extraordinaire dans notre culture occidentale où l’on était habitué à d’autres systèmes de protection tels que les volets en bois ou les rideaux. Il s’agit de la conquête de la lumière qui est étroitement liée aux possibilités qu’offre le verre.